Sous la contrainte. Vous agirez sous la contrainte. Sous la contrainte des mots mêmes. Vous trouverez toujours la contrainte, le bras tordu, l’épaule contrainte, la gorge contrainte.
Ils vous feront croire le contraire de vous-mêmes. Ils vous feront croire qu’ils délivrent un message. Ils vous feront croire qu’ils vous emmènent sur la voie radieuse.
Ils vous abandonneront en chemin, bien sûr ! Et diront qu’ils ne l’ont pas fait! La Musique pleurera à votre place, c’est honte à dire. Ils vous passeront tous des mensonges à tours de bras, comme des plats. Dans cet immense barnum les assiettes feront des mouvements elliptiques et coordonnées autour de votre tête. Mais de manger, point.
Priez seulement qu’ils n’aient pas veillé à la musique de fond… Vous aurez la nausée, quoi qu’il arrive. Il faut bien savoir ce que l’on mange, recracher la nourriture quand elle est pourrie. Il faut bien vomir un peu par-dessus sa cravate. Sur les nappes amidonnées. Dans l’élégant cliquetis des couverts. Dans la moire des plats argentés.
Un peu de couleur solaire dans la boîte à bonbons, de flaque jaune sur le petit théâtre des automates, un jet grumeleux et multicolore en face de toutes ces histoires. Un arpège, un glissando facile, des cheveux hirsutes, un peu de prurit. Et se lever. S’en aller.
Vous en reprendrez bien un peu ?
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