samedi 6 octobre 2012

« À épuisement »

On n’a jamais su. En quoi consistait son assurance. En quoi il y avait là quelque chose de sérieux. Consternant. Ses airs de sage sioux. Vu sous un autre angle il aurait pu passer pour ce qu’il était. Une croûte, un alcoolique. Mais l'arabesque des moucherons dansait. Blanche lampe recueillant sous la toile le menu peuple ailé de tous acabits, Santa Claus rayonnait, roi des supérettes.
Il n’y en avait que pour lui. De toute éternité. Fonctionnel, à l’aune d’un éclairage Ikea, on n’avait eu qu’à le brancher. Pour les réjouissances.
Tout de même, il flottait dans cette kermesse d’égos déboutonnés-pomponnés, au-dessus de ce massif fleuri de bons tons, le brouillard tenace d’une question rance : de quoi demain serait fait ?
La lumière ne baisserait pas. La soirée serait tout à lui. Mais les esprits méchants sont partout. Et il y avait là ce type,  étrangement vêtu, endimanché, « intrinsèquement disparate ». Qui attendait. Attendait qu’il se décale. Qu’il tombe.
On tombe toujours, n’est-ce pas ? Quoi de plus naturel? L’autre au fond de la salle semblait lui en adresser la remarque, agrémentée d’un amical salut.
Il attendait la nudité, cette punaise. L’avait peut-être déjà vue. Point de barguigner : il l’avait vue. La nudité. L’évènement. L’évènement majeur.
La salle devint une lessiveuse, toutes perspectives renversées. Ils déambulaient pieds au plafond. Rien n’était entamé de l’aplomb du chamane ni la conviction des adeptes, mais leurs chausses suintaient.

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