samedi 27 octobre 2012

"à Bobichon"

Pauvre Lélian! Crois-tu que, derrière tes croquenots, à Bobichon, dans l'orée du bois lourd, lourd de pluie glacée, tu trouves assez de feuilles pour effacer ton amertume?
Pauvre Lélian! As-tu fait fuir la hase et le faisan quand la porte du jardin s'est refermée?
Pauvre Lélian! Crois-tu que chaque pas qui se soulève enlève un peu de poids à tes paupières tombées?
Ô Lélian! Crois-tu qu'il ya ait du sec après Novembre?
Fera-t-il chaud, Lélian?
Pauvre lion, pauvre hase, à errer dans la vigne, tu as perdu la trace du cerfeuil!
Où est la fermière qui t'attendait au creux de la porcelaine, le panier contre la hanche?
Pauvre barrique, rêve de son, va-t-en moudre ailleurs tes songes de farine!
Que les femmes tombent en grappes comme à la belle époque, à ne plus savoir où donner de la bouche, jusqu'à s'empoisonner?
Va-t-en mordre les groseilles, les champignons amers, renifler la mousse gluante des chênes... Et ne reviens pas. Ne reviens pas.

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