Casser les doigts. Casser les doigts ne sert à rien. Le gyroscope à sentences tournoyait dans l’obscurité. Pourtant jamais il ne concluait. Ni par la grammaire, ni par le nombre. Ni par le genre ! auraient rajouté quelques esprits taquins. Bah! Ils n’auraient peut-être pas eu tort.
Dans le tournoiement, il trouvait de quoi bouger, de quoi respirer. Bâtons et bouts de ficelle. Trouver la bonne impulsion, le mouvement idoine de la pale, à califourchon dans la boue.
Ç’aurait été simple et concret. N’eussent été tous ses fronts bas, ces gorges serrées, ces empoisonnements, ces peurs, ces raclements.
Mais bon, tout avait été dit, une fois, c’est sûr. Les uns et les autres, dont lui-même, avaient beau se lamenter, tout avait été dit. Et même fait. Et tant de fois fait que les compter eût plié de malheur le plus couillu des fifrelins.
Enfin, ça n’était pas très compliqué, tout « ça ». Au fond, ça n’était jamais très compliqué. N’eussent été toutes ces obligations que notre carabin finissait par trouver curieuses. « Comment? Vous dîtes? Vous êtes sûr? » répétait-il.
Au fond, il n’avait qu’à écouter. Écouter le fond. Écouter le continu, sans doute, mais agir comme Ulysse : s’éloigner du chant mouvant de la profondeur.
Écouter mais avoir la garantie de l’éloignement. Ne pas embrasser les poissons. Être sûr qu’on a bien entendu, mais trisser les voiles. Ou bien finir cassé en deux dans les bulles et la vase.
Beau destin ! En carafe, dans la poudre verdâtre et baveuse des limons !
« L’exception vaudrait pour les autres, comme toujours. Comme d’habitude. » concluait-il enfin dans un étrange sourire. Mieux valait éviter ce genre d’exhumation. On attendait.
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