Narguant la mort derrière deux
jambes gris bleu, comme la mer sous un écueil nargue le temps du repos, la Poésie
s’endort derrière deux tubulures qui cisaillent le monde.
Tant que le soleil inonde l’espace
confiné, qu’au loin on peut imaginer le sifflement aigu des rapaces, que l’air
appelle, son corps fusionne avec sa présence, son cœur ne tressaute pas.
La Poésie s’exalte : « La
joie circule, la déférence, la force, les entités abstraites dont nous sommes
les véhicules, tout va bien, nous sommes sacrés!
Sacred
Life! Sacred Life! Sacrums enrobés !
Sacred life! Jet des têtes dans l’existence !
Sacred Life! Blondeurs bienveillantes ! »
Hélas! Comme les peignit le plâtrier
des bains-douches pontificaux, les émanations divines recourbent avec trop de
nonchalance un index qui se voulait propice. Elles épatent la galerie
mais leurs chairs grisâtres apparaissent brutalement pour ce qu’elles
sont : la panse de bien rondes canailles, carnations rances qui prennent un
velouté grasseyant mais luisent comme les délices d’une imposture complète, l’éclat
d’une franche rigolade.
L’azur s’ébroue, des écailles tombent du
ciel, la peau morte réapparaît. les arches, les arcades se font le repaire de
toutes les disparitions accumulées, les ponts enjambent une eau croupie, gonflée de souillures,
boursouflée de remugles. La pâleur résonne, les résidus muets descendent, la
lèpre rôde.
« Fais chier », se dit la
poésie, mâchonnant sa clope mégotante. « Fait chier ».
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