samedi 24 mars 2012

Arachnée


Tisse le fil glorieux de l’araignée! Musique, file ce lin blanc ! Dessine l’horizon ! Rends-moi le drap de l’épousée, la douceur du caraco enlevé ! Il est fait ce blanc vêtement, parcheminé comme le dos de la main !

Dessine l’enveloppe ! Ne décachète pas le malheur : c’est un autre ton, un autre entrain. Que d’horions ! Nous n’y arriverons pas ! Que d’horions dégringolés! Que d’escaliers en cascade!

Il se pourrait que la robe de coton se tache, purpurine. Il se pourrait que la musique nous emmène, infernale, au terme de son dévidoir vers l’ultime dépouillement ! Loin des draps silencieux, loin de toute parole, loin du repos, loin du soin des tisserandes ! Si loin du souffle filé des brodeuses, si loin des tambours!

Retrouver la fraîcheur de leur souffle, la pesanteur de cette grâce au fond des cuisines ! L’araignée qui danse autour de son fil, embobinant-débobinant sa malice au gré des arpèges !

Qu’elle pique un peu les surfaces cutanées, qu’on lui fasse place sur cette piste puisque c’est le lieu de son évolution ! Nous lui serons reconnaissants, sans doute. Petit métier d’araignée, petit métier de fileuse !

Je tiendrai près de moi la parure pliée de ton coton, près de ma tête endormie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire